Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/84

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la lâcheté, et qui nous approprions des trésors destinés à d’indignes prodigalités. — Daignez accepter cette parure, en témoignage de notre reconnaissance. C’est la plus précieuse qui nous soit tombée entre les mains depuis longtemps, quelque digne que vous soyez d’en porter une beaucoup plus belle encore, respectable dame. — Nous vous supplions de nous garder votre bienveillance et votre gracieux souvenir.

LES INVISIBLES.

« Se peut-il qu’on ose, s’écria mademoiselle de Scudéry après s’être un peu remise, pousser à ce point l’ironie infâme, l’impudence éhontée ! » — Le soleil, brillant à travers les rideaux de soie cramoisie des croisées, jetait un reflet rougeâtre sur les diamants déposés sur la table à côté de la cassette ouverte. À cette vue, mademoiselle de Scudéry se cacha le visage avec horreur, et commanda à La Martinière d’enlever sur le champ cette odieuse parure, tachée encore du sang de son possesseur égorgé. La Martinière, après avoir vivement renfermé dans la boite collier et bracelets, dit que le plus sage parti à prendre était de déposer les bijoux entre les mains du lieutenant de police en l’informant de tout ce qui s’était passé relativement à l’étrange apparition de l’inconnu et à la réception de la cassette.

Mademoiselle de Scudéry se leva et se promena lentement en silence dans la chambre, paraissant