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Page:Hoffmann - Contes fantastiques, trad. Christian, 1861.djvu/16

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CONTES


FANTASTIQUES




LE CHANT D’ANTONIA



Ce soir-là, les frères du joyeux club de Sérapion se sont réunis de bonne heure chez Théodore. La neige, chassée par le vent d’hiver, fouette les vitraux ébranlés dans leurs châssis de plomb ; mais un large brasier resplendit sous le manteau de la vieille cheminée ; sa chaude clarté caresse de mille capricieux reflets les bahuts aux teintes brunes, dont la vétusté contraste avec la folle gaieté des habitants du logis. Bientôt les pipes fument, des sièges s’improvisent, on se range par ordre d’ancienneté autour d’un guéridon où flambe à plein bol le punch de l’amitié. L’assemblée est complète ; nul ne manque à l’appel du doyen ; la coupe de Bohème s’emplit et circule ; la causerie s’anime le temps passe, mais le punch et les histoires se