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Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/441

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LE VIEUX COMÉDIEN.

Il était question de théâtre, Lothaire nous raconta l’anecdote suivante1 :

Je me souviens, dit-il, d’un homme fort singulier que je rencontrai dans une ville d’Allemagne, au milieu d’une troupe de comédiens, et qui m’offrit le vivant portrait de l’excellent pédant de Gœthe dans Wilhelm Meister.

Malgré la monotonie insupportable de son débit dans les méchants bouts de rôles qu’il remplissait, on s’accordait à dire qu’il avait été dans son jeune temps acteur de mérite, et qu’il représentait à merveille, par exemple, ces aubergistes rusés et fripons qui figuraient alors dans presque toutes les comédies, et dont l’hôte du Monde renversé de Tieck déplore déjà la disparition complète de la scène, en félicitant les Conseillers de l’extension exclusive de leur prérogative dramatique.

Notre homme paraissait avoir définitivement réglé