Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/43

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— Oh ! c’est affreux, s’écria Mlle de Scudéri, après s’être remise un peu de sa stupéfaction, c’est horrible. Quoi ! tu serais Olivier, toi, le fils de ma chère Anne, et à présent…

— Certes, interrompit Olivier avec calme, car il avait repris toute son assurance, certes il ne vous serait jamais venu à l’esprit, noble demoiselle qu’un jour vous retrouveriez devant vous arrivé à l’âge d’homme et accusé d’assassinat, le petit garçon dont vous étiez jadis la protectrice dévouée, que vous berciez sur vos genoux et que vous combliez de friandises et de caresses. Le blâme qui pèse sur moi, en ce moment, n’est peut-être pas tout à fait immérité, et il se peut que la Chambre ardente ait certaine raison de croire à ma culpabilité. Mais, sur le salut de mon âme, quand je devrais mourir de la main du bourreau, je puis déclarer hautement que je n’ai commis aucun meurtre. Si le malheureux Cardillac a péri, ce n’est pas moi qui l’ai frappé.

En achevant ces mots, Olivier eut un tremblement nerveux et ses genoux fléchirent. Mlle de Scudéri lui désigna, sans parler, un tabouret. Il s’assit lentement.


VII.


— J’ai eu le temps, dit-il, de me préparer à l’entretien que je devais avoir avec vous et que je regarde comme la dernière faveur