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Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/279

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Un homme, fortement persuadé des vérités du christianisme, ne peut, en effet, s’attacher à rien ici bas ; tout est pour lui une occasion de chûte ; tout au moins le détourneroit de penser à son salut. Si les chrétiens, par bonheur, n’étoient inconséquens, et ne s’écartoient sans cesse de leurs spéculations sublimes, ne renonçoient à leur perfection fanatique, nulle société chrétienne ne pourroit subsister, et les nations, éclairées par l’evangile, rentreroient dans l’état sauvage. On ne verroit que des êtres farouches, pour qui le lien social seroit entierement brisé, qui ne feroient que prier et gémir dans cette vallée de larmes, et qui s’occuperoient de se rendre eux-mêmes, et les autres, malheureux, afin de mériter le ciel.

Enfin, une religion, dont les maximes tendent à rendre les hommes intolérans, les souverains persécuteurs, les sujets, ou esclaves, ou rebelles ; une