Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/45

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ſens, qui ne peuvent nous faire connoître & juger que les cauſes à portée d’agir ſur eux ou de leur imprimer des mouvemens. Ainſi contentons-nous de dire que la matiere a toujours exiſté, qu’elle ſe meut en vertu de ſon eſſence, que tous les phénomènes de la nature ſont dus aux mouvemens divers des matieres variées qu’elle renferme, & qui font que, ſemblable au Phénix, elle renaît continuellement de ſes cendres. [1]

  1. Omnium quæ in ſempiterno iſto mundo ſemper fuerunt futuraque ſunt, aiunt principium fuiſſe nullum, ſed orbem eſſe quemdam generantium naſcentiumque, in quo uninuscujusque geniti initium ſimul & finis eſſe videatur.
    V. Censorin. de die natali.


    Le Poëte Manillius s’exprime de la même façon dans ces beaux vers.

    Omnia mutantur mortali lege creata,
    Nec ſe cognoſcunt terræ vertentibus annis,
    Exutas variam faciem per ſæcula gentes.
    At manet incolumis Mundus ſuaque omnia ſervat,
    Quæ nec longa dies auget, minuitque ſenectus,
    Nec motus puncto currit, curſusque fatigat :
    Idem ſemper erit, quoniam ſemper fuit idem.

    Manilii Astronom. Lie. l.


    Ce fut encore le ſentiment de Pythagore, tel qu’il eſt expoſé par Ovide au livre XV. De ſes Métamorphoſes, Vers 165 & ſuiv.

    Omnia mutantur, nihil interit ; errat & illinc
    Huc venit, hinc illuc. &c