Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/47

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roient dû la regarder comme un genre d’êtres, dont tous les individus divers, quoiqu’ils euſſent quelques propriétés communes telles que l’étendue, la diviſibilité, la figure &c., ne devoient cependant point être rangés sous une même claſſe, ni être compris ſous une même dénomination.

Un exemple peut ſervir à éclaircir ce que nous venons de dire, à en faire ſentir l’exactitude, & à en faciliter l’application : les propriétés communes à toute matiere ſont l’étendue, la diviſibilité, l’impénétrabilité, la figurabilité, la mobilité ou la propriété d’être mue d’un mouvement de maſſe ; la matiere du feu, outre ces propriétés générales & communes à toute matiere, jouit encore de la propriété particuliere d’être mue d’un mouvement qui produit ſur nos organes le ſentiment de la chaleur, ainſi que d’un autre mouvement qui produit dans nos yeux la ſensation de la lumière. Le fer, en tant que matiere en général, eſt étendu, diviſible, figurable, mobile en maſſe ; ſi la matiere du feu vient ſe combiner avec lui dans une certaine proportion ou quantité, le fer acquiert alors deux nouvelles propriétés, ſçavoir, celles d’exciter en nous les ſenſations de la chaleur & de la lumière qu’il n’avoit point auparavant &c. Toutes ces propriétés diſtinctives en ſont inſéparables, & les phénomenes qui en réſultent, en réſultent néceſſairement dans la rigueur du mot.

Pour peu que l’on conſidere les voies de la nature ; pour peu que l’on ſuive les êtres dans les différens états par leſquels, en raiſon de leurs propriétés, ils ſont forcés de paſſer, on reconnoîtra que c’eſt au mouvement ſeul que ſont dus les