Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/115

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rituel, & produisant la matière immuable, & mettant tout en mouvement. Etc. Etc. Etc.

En effet l’incompréhensibilité de Dieu ne le distingue point de la matière ; celle-ci n’en sera pas plus aisée à comprendre, quand nous lui associerons un être encore bien moins compréhensible qu’elle-même, que nous connoissons du moins par quelques-uns de ses côtés. Nous ne connoissons l’essence d’aucun être, si par le mot essence l’on entend ce qui constitue la nature qui lui est propre ; nous ne connoissons la matière que par les perceptions, les sensations & les idées qu’elle nous donne ; c’est d’après cela que nous en jugeons bien ou mal, selon la disposition particulière de nos organes ; mais dès qu’un être n’agit sur aucun de nos organes ; il n’existe point pour nous, & nous ne pouvons sans extravagance parler de sa nature ou lui assigner des qualités. L’incompréhensibilité de Dieu devroit convaincre les hommes qu’ils ne devroient point s’en occuper : mais cette indifférence n’accommoderoit point ses ministres, qui veulent en raisonner sans cesse pour montrer leur sçavoir, & nous en occuper sans cesse pour nous soumettre à leurs vues. Cependant si Dieu est incompréhensible, nous devrions en conclure que nos prêtres ne le comprennent pas mieux que nous, & non pas en conclure que le parti le plus sûr est de nous en rapporter à l’imagination de ces prêtres.

5 l’être qui existe nécessairement par lui-même est nécessairement éternel.

cette proposition est la même que la première, à moins qu’ici le docteur Clarcke n’entende que, comme l’être existant par lui-même n’a point eu