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CHAPITRE VI.

CHAPITRE VI

Du phanthéisme ou idées naturelles de la divinité.

On voit par ce qui précéde, que toutes les preuves sur lesquelles la théologie prétend fonder l’existence de son dieu, partent du faux principe que la matière n’existe point par elle-même & se trouve par sa nature dans l’impossibilité de se mouvoir, & par conséquent est incapable de produire les phénomènes que nous voyons dans le monde. D’après des suppositions si gratuites & si fausses, comme on l’a déja fait voir ailleurs[1], on a cru que la matière n’avoit point toujours existé, mais qu’elle devoit son existence & ses mouvemens à une force distinguée d’elle-même, à un agent inconnu, auquel on la prétendit subordonnée. Comme les hommes trouvent en eux-mêmes une qualité qu’ils nomment intelligence, qui préside à toutes leurs actions & à l’aide de laquelle ils parviennent aux fins qu’ils se proposent, ils ont atribué l’intelligence à cet agent invisible ; mais ils ont étendu, aggrandi, exagéré cette qualité en lui, parce qu’ils l’ont fait l’auteur d’effets dont ils se sentoient incapables ou qu’ils ne ju-

  1. Voyez partie I. chapitre 2, où l’on a fait voir que le mouvement est essentiel à la matière. Ce chapitre n’est qu’un résumé des cinq premiers chapitres de la première partie, qu’il est destiné à rappeler au lecteur ; il pourra passer au suivant si ces idées lui sont présentes.