Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/178

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agissante d’après des loix invariables, dont l’univers est le théâtre, dont les hommes, ainsi que tous les êtres, sont les ouvrages & les instrumens obligés d’accomplir les décrets éternels de la nécessité.

Quelqu’effort que nous fassions pour pénétrer dans les secrets de la nature, nous n’y trouvons jamais, comme on l’a tant de fois répété, que de la matière diverse par elle-même & diversement modifiée à l’aide du mouvement. Son ensemble, ainsi que toutes ses parties, ne nous montrent que des causes & des effets nécessaires, qui découlent les uns des autres, & dont, par le secours de l’expérience, notre esprit est plus ou moins capable de découvrir l’enchaînement. En vertu de leurs propriétés spécifiques, tous les êtres que nous voyons gravitent, s’attirent & se repoussent, naissent ou se dissolvent, reçoivent & communiquent des mouvemens, des qualités, des modifications, qui pour un tems les maintiennent dans une existence donnée ou qui les font passer à une nouvelle façon d’exister. C’est à ces vicissitudes continuelles que sont dus tous les phénomènes, petits ou grands, ordinaires ou extraordinaires, connus ou inconnus, simples ou compliqués que nous voyons s’opérer dans le monde. C’est par ces changemens que nous connoissons la nature ; elle n’est si mystérieuse que pour ceux qui la considèrent au travers du voile du préjugé, sa marche est toujours simple pour ceux qui la regardent sans préventions.

Attribuer les effets que nous voyons à la nature, à la matière diversement combinée, aux mouvemens qui lui sont inhérens, c’est leur don-