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Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/266

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les tromper, de les tyranniser. Consultons donc la raison, appellons l’expérience à notre secours, interrogeons la nature, & nous trouverons ce qu’il faut faire pour travailler efficacement au bonheur du genre-humain. Nous verrons que l’erreur est la vraie source des malheurs de notre espèce ; que c’est en rassûrant nos cœurs, en dissipant les vains phantômes dont les idées nous font trembler, en portant la coignée à la racine de la superstition, que nous pourrons paisiblement chercher la vérité, & trouver dans la nature le flambeau qui peut nous guider à la félicité. étudions donc la nature, voyons ses loix immuables, approfondissons l’essence de l’homme, guérissons le de ses préjugés, & par une pente facile nous le conduirons à la vertu sans laquelle il sentira qu’il ne peut être solidement heureux dans le monde qu’il habite.

Détrompons donc les mortels de ces dieux qui par-tout ne font que des infortunés. Substituons la nature visible à ces puissances inconnues qui n’ont été servies en tout tems que par des esclaves tremblans ou par des enthousiastes en délire. Disons leur que pour être heureux il faut cesser de craindre.

Les idées de la divinité que nous avons vu si inutiles & si contraires à la saine morale, ne procurent point des avantages plus marqués aux individus qu’aux sociétés. En tout pays la divinité fut, comme on a vu, représentée sous des traits révoltans, & le superstitieux, quand il fut conséquent à ses principes, fut toujours un être malheureux ; la superstition est un ennemi domestique que l’on porte toujours au dedans de soi-mê-