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Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/347

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CHAPITRE XII

L’athéisme est-il compatible avec la morale ?


Après avoir prouvé l’existence des athées, revenons aux injures que les déicoles leur prodiguent. Un Athée, selon Abbadie, ne peut avoir de vertu ; elle n’est pour lui qu’une chimere, la probité qu’un vain scrupule, la bonne foi qu’une simplicité…………. il ne connoît de loi que son intérêt ; fi ce sentiment avoit lieu, la conscience n’est : qu’un préjugé, la loi naturelle une illusion, le droit qu’une erreur ; la bienveillance n’a plus de fondement ; les. liens de la société se détachent ; la fidélité est ôtée ; l’ami est tout prêt à trahir l’on ami ; le citoyen à li-Vrer fa patrie ; le fils à assassiner son pere pour jouir de fa fucceflîon, dès qu’il en trouvera l’occasion, & que l’autorité ou le silence le mettront à couvert du bras séculier, qui seul est à craindre. « Les droits les plus inviolables & les loix les plus sacrées ne doivent plus être regardées que comme des songes & des visions.[1] »

Telle seroit, peut-être, la conduite, non d’un être pensant, sentant, réfléchissant, susceptible de raison, mais d’une bête féroce, d’un insensé, qui n’auroit aucune idée des rapports naturels qui subsistent entre des êtres nécessaires à leur bon-

  1. Voyez Abbadie de la vérité de la religion chrétienne. Tome I. Chapitre 17.