Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ble objet du culte de l’antiquité payenne, donnons ici le commencement de l’hymne d’Orphée, adressée au dieu Pan.

" ô Pan ! Je t’invoque, ô Dieu puissant, ô nature universelle ! Les cieux, les mers, la terre qui nourrit tout, & le feu éternel ; car ce sont là tes membres, ô Pan tout puissant ; etc. Rien n’est plus propre à confirmer ces idées que l’explication ingénieuse qu’un auteur moderne nous donne de la fable de Pan… laquelle on l’avait représenté. « Pan, dit-il, suivant la signification de son nom, est l’emblême sous lequel les anciens ont désigné l’ensemble des choses : il représente l’univers, et dans l’esprit des plus savans philosophes de l’antiquité, il passait pour le premier et le plus ancien des dieux. Les traits sous lesquels on le peint, forment le portrait de la nature et de l’état sauvage où elle se trouvait au commencement. La peau mouchetée du léopard dont ce Dieu se couvrait, était l’image des cieux remplis d’étoiles et de constellations. Sa personne était composée de parties dont les unes conviennent à l’animal raisonnable, c’est-à-dire à l’homme, et d’autres à l’animal dépourvu de raison, tel qu’est le bouc. C’est ainsi, dit-il, que l’univers est composé d’une intelligence qui gouverne tout, et des élémens féconds et prolifiques du feu, de l’eau, de la terre et de l’air. Pan aime à poursuivre les nymphes, ce qui annonce le besoin que la nature a de l’humidité pour toutes ses productions, et que ce Dieu, comme la nature, est fortement enclin à la génération. Selon les Egyptiens et les plus anciens des sages de la Grèce, Pan n’a-