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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/102

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Ce nonobſtant tout enflammé de rage,
Il luy court ſus : & le prend au Pennage
De ſon armet l’efforcant de grant cueur,
Le mectre hors du Camp, comme vainqueur.
Ce quil euſt faict, d’autant que la Courroye
Soubz le Menton luy empeſchoit la voye
De reſpirer, & pour vray l’eſtrangloit.
Adonc Venus, qui ſaulver le vouloyt,
La feit toſt rompre, & n’eut aultre conqueſte
Menelaus, que le Harnoys de teſte :
Qu’il jecta loing entre les ſiens. Puis cuyde
Venir frapper deſſus la teſte vuyde :
Mais la Deeſſe avoit en ung inſtant
Mis en lieu ſeur, le laſche combatant.
    Si l’emporta en une Nue obſcure,
Dans la Cité, puys luy oſta l’armure,
Et le remeit, pour repoſer ſes membres,
Tout doulcement, en l’une de ſes Chambres
Plus perfumée : Apres de luy ſe part,
Pour amener Heleine celle part.
Laquelle eſtoit alors en une tour
Parlant le temps, non ſans avoir autour
Mainte Troiene, & gente damoiſelle,
Qui deviſoient enſemble avecques elle.
    Venus avoit, pour eſtre deſcognue,
Prins ung habit humain à ſa venue,
C’eſt de Grea la bonne chambriere,
Bien vieille d’ans : mais excellente ouvriere
En Broderie, & a filer la Laine.
Si vint tirer tout gentement Heleine