Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/103

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Par ſes habitz, en luy diſant. Maiſtreſſe,
Le tien Paris ma donné charge expreſſe
De te prier t’en venir promptement
Iuſque au logis, ou à l’accoutrement
Qu’il à veſtu : tu penſeras ſans faille,
Qu’il n’a eſté ce jourdhuy en bataille :
Tant il eſt frais. Et à ſa contenance,
Tu jugeras qu’il vienne de la dance.
    Ainſi diſoit la Deeſe amoureuſe,
Luy remectant la flamme vigoreuſe
En ſon eſprit : Laquelle cognoiſſant
La belle gorge, & l’oeil reſplendiſſant
Du Corps divin, fut de craincte ſurpriſe :
En luy diſant. Quelle faulſe entrepriſe,
Fais tu ſur moy ? Me vouldrois tu mener
Encore ung coup, pour mary me donner,
Par les Citez de Phrygie prochaines,
En Meonie, ou aultres plus loingtaines :
Pour guerdonner quelqu’un qui ta ſervie :
Puis que tu voys que cil qui ma ravie
Eſt la vaincu, & qu’il fault que je voiſe
Une aultre fois, en la marche Gregeoiſe ?
Pourquoy viens tu ſoubz ce faintif langaige
Me decevoir, celant ton perſonage ?
Ie croy que c’eſt pour l’aveugle deſir
De ſon amour, qui t’eſt venu ſaiſir.
Laiſſant les cieulx, & la Troupe divine :
    Pour eſtre icy Eſclave & Concubine
De ton Paris. Or puis qu’il eſt ainſi,
Garde le bien, & ne bouge dicy.