Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Diſant ces motz, à ſon Hérault commande
Taltibius, d’aller de bande en bande,
Chercher le Filz d’Eſculape le Dieu,
Dict Machaon : Luy priant qu’en ce lieu
Se vueille rendre, afin de viſiter
Menelaus, & ſa playe taſter,
Qu’ung de Lycie ou de Troie à bleſſé
En trahyſon, cuydant avoir laiſſé
À tous les Grecs infamie notoire :
Et aux Troiens trop joyeuſe victoire.
Taltibius diligemment ſ’en va
Parmy le Camp, & feit tant qu’il trouva
Le medecin, pour lors environné
D’ung Bataillon, qu’il avoit amené
Avec ques luy, de Trice ſa grand ville,
Riche en herbage, & de Chevaulx fertile.
Adonc luy feit entendre ſon meſſage,
Luy ſuppliant vouloir faire ung partage
Devers le Roy Agamemnon, pour voir
Menelaus : & à ſon mal pourvoir
Fidelement. Lequel prompt d’obeyr
Y conſentit, non ſans fort ſ’eſbahyr
De l’accident. Si ſ’en part & arrive,
Ou il trouva une troupe entendue
De princes Grecs, attendans ſa venue,
Qui bien vouloient la playe eſtre cognue.
    Incontinent ce divin perſonage.
Feit les appreſtz duyſans à ſon ouvrage.
En premier lieu, tout doulcement luy tire
La fleſche hors, ſans luy faire martire,
Et la tirant ſut l’oreille rompue
De la Sagette, & piquante, & fourchue.