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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/128

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Et vouloir on de bon cucur ſubvenir
À leur armée, & leur party tenir :
Si Iuppiter par ſignes apparentz,
N’euſt deſtourné mes Subjeſtz & Parentz.
Dont ſut contrainct, apres long ſejourner,
Sans nul ſecours, en ſon Camp retourner.
Lequel eſtoit aſſis ſur le rivage
D’Aſopus, Fleuve abondant en herbage
Illec ne feit Tidée long ſejour
Comme l’on dict : Car des le meſme jour,
De par les Grecs il fut luy ſeul tranſmis
Ambaſſadeur aux Thebains ennemys,
Et à leur Roy Eteocles nommé
Dedans la ville entra tres bien armé :
Ou il trouva devant le Roy, grand nombre
De fortz Thebains, qui deviſoient à l’ombre
Et quand il eut declairé ſon meſſage,
Il leur monſtra ſa puiſſance & courage,
Les provoquant par maniere d’eſbat
À ſ’eprouver contre luy au Combat :
Si les vainquit : Car Pallas la Deeſſe
Luy augmenta ſa force & hardieſſe.
Dont les Thebains ſe voyans oultragez,
Iurerent lors qu’ilz en ſeraient vengez
Cruellement. Et pour ce faire, meirent
Embuſche aux champs, à laquelle commirent
Le preux Meon, avec Meneptoleme
Tueur de Loupz qu’il eſtrangloit luy meſme.
Par ces deux Chefz furent adonc conduictz
Secretement Cinquante hommes tous duiſtz
À la menée, & ſ’allerent cacher
En lieu couvert penſans le depeſcher.