Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/129

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Qu’en advint il ? Si bien ſe defendit,
Que de ſa main tous mortz les eſtendit
Tant ſeulement de ceſte Trahyſon,
Il renvoya Meon en ſa maiſon :
À celle fin que l’on veut quelque ſigne
De leur meſchance, & de ſa force inſigne.
Tel eſtoit donc le bon Roy d’Aetolie,
Mais en ſon Filz eſt la race faillie :
Engendré l’a de trop plus belle taille,
Et mieulx parlant, mais moindre à la bataille
De pareilz motz Agamemnon piqua
Diomedés, qui point ne repliqua :
Mais ſe contint tout honteux en ſilence,
Craignant faſcher la Royale excellence.
    Son compaignon qui bien ouyt cecy,
Print la parole, & reſpondit ainſi.
Agamemnon, puis que tu ſcais les choſes
Eſtre aultrement que tu ne les propoſes,
Ie te ſupply ne vouloir deſguiſer
La verité, ne tant nous meſpriſer.
Car quant à nous je puis dire en ta face,
Que noſtre Force & vaillance ſurpaſſe
Trop grandement celle de noz vieulx Peres :
Comme plus duictz aux exploictz militaires.
La la Cité de Thebes à ſept portes
N’eut reſiſté, ne ſes murailles fortes :
(Ayant eſté de nous deux aſſiegée)
Qu’on ne l’euſt veue en brief temps ſacagée.
Ou noz Parens, pour l’avoir aſſaillie,
Y ſont tous mortz, par leur grande folie.
Parquoy tays toy, ou tes paroles change,
Donnant aux Filz plus qu’aux Peres louange.