Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/158

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    Deſque Venus trouva ſa Mere aymée,
Soubdainement tumba comme paſmée
En ſon giron, dont Dioné marrye,
Entre ſes bras la prend, & puis la prie :
En luy diſant. Ma Fille gratieuſe,
Qui eſt la main ſi tres audacieuſe
De tous les Dieux, qui a oſé toucher,
Et dommager ta Délicate chair ?
Feroit on pis à quelque deteſtable,
Qu’on trouveroit en faulte trop notable ?
    Bleſſée m’a, reſpondit lors la belle,
Diomedés oultrageux, & rebelle.
Quand j’ay voulu mon cher Filz ſecourir,
Mon Eneas qui ſ’en alloit mourir,
Sans mon ſecours : Et voy bien clairement,
Que les Gregeois ne ſont pas ſeulement
Guerre aux Troiens : mais à preſent combatent
    Contre les Dieux, les bleſſent & abbatent.
    Lors Dioné la Deeſſe excellente,
Pour appaiſer ceſte ire violente,
Luy reſpondit. Venus ma Fille doulce
Endure ung peu, & plus ne te courrouce
De ce forfaict il ya pluſieurs Dieux
Qui ont ſouffert de tourmentz ennuyeux,
Par les mortelz, Auſſi en recompenſe,
Ilz ont eſté bien uniz de l’offenſe
Ephialtés & Otus Filz du Fort
Aloeus, jadis feirent effort
Encontre Mars, & tant le malmenerent,
Qu’il fut lié, & puis l’empriſonnerent
Par treize moys, en maiſon ſeure & ferme :
Ou fuſt pery à cauſe du long terme,