Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/169

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À ces deux Grecs, qui luy cheurent devant
Comme deux Pins abbatuz par le Vent.
    Menelaus dolent de voir mourir
Ainſi les ſiens, vint pour les ſecourir
Tres bien armé, portant en ſa main dextre
Ung Dard luyſant : Mars vouloit bien permectre
Qu’il ſ’advanceaſt, afin qu’il fuſt attainct
Par Eneas, & la tout roide extainct.
    Antilochus en le voyant partir,
Le ſuyt de pres, & ne veult conſentir
À ce hazard, bien ſachant qu’il n’eſtoit
Pour reſiſter, ſi ſeul le combatoit.
Voyant cela Eneas ſe diſpoſe
Quicter le lieu, ſans y faire aultre choſe.
Car bien qu’il fuſt Remuant & Léger,
Deux en combatre il eſtimoit danger.
    Quand on le veid ainſi ſe retirer
Alors chaſcun voulut les corps tirer
Des Freres mortz, & aux ſiens les baillerent,
Puis quant & quant enſemble bataillerent,
En ce conflict le Roy Pylemenée
Des Paphlagons, eut la vie finée :
Avec Mydon le conducteur loyal
De ſes Chevaulx, & Chariot Royal.
Menelaus en l’Eſpaule donna
Au Roy ſuſdict, & Mydon ſ’eſtonna,
Voyant venir le coup d’une grand Pierre
Qu’Antilochus ſur le Bras luy defferre :
Le contraignant la Bride habandonner.
Oultre ce coup, luy vint encor donner
De ſon Eſpée à travers de la Face :
Dont il tumba roide mort en la place.