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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/200

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Car pas ung ſeul de ceſte Trahyſon
Ne retourna jamais en la Maiſon
Tous les deffeit. Dont le Roy eſbahy,
Se repentiſt de l’avoir tant trahy :
Et cognut bien, que ceſte grand victoire
Venoit des Dieux : Auſquelz eſtoit notoire
Son Innocence. Adonc changea propoz,
Et adviſa pour ſon Aiſe, & Repoz
Le retenir, & luy faire Avantage :
En luy donnant ſa Fille en mariage
Et pour avoir de luy ferme Amitié,
De ſon pays luy donner la moictié.
Ce qui fut faict. La pucelle gentille
Luy fut baillée, & le Champ plus fertille
Pour habiter. De ceſte Dame belle,
Il euſt deux Filz, avec une Femelle.
Iſander fut le premier, le deuxieme
Hippolochus, plain de vaillance extreme :
La belle Fille euſt nom Laödomie :
Que Iuppiter vouluſt avoir Amye.
Et enflammé de l’Amoureux brandon,
Il l’engroiſſa du divin Sarpedon.
Bellerophon n’arreſta pas long temps,
Qu’il irrita, & rendit mal contens
Les Dieux haultains. Dont devint ſolitaire,
Et commença à ſoy meſme deſplaire :
Errant tout ſeul, ainſi qu’ung Phrenétique,
Parmy ſon Champ : qu’on nomma Erratique,
Pour c’eſt effect : Depuis par grief malheur,
Son filz Iſandre, homme de grand valeur,
En combatant, & d’Eſtoc, & de Taille
Les Solymois fut occis en bataille :