Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/222

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Son arrivée (eſtant ſur la muraille
Pour contempler la fin de la Bataille,
Quil deſiroit en Faveur des Troiens)
Vint droict à elle & par ſubtilz moyens
En l’invitant de prendre ſon repos
Soubz ung Fouſteau, commencea telz propos.
    Dy moy pourquoy, Ô Fille du grand Dieu,
    Es tu venue à preſent en ce lieu,
Si promptement ? Certes il fault bien dire
Qu’ung grand Deſir ou Aſfaire te tire.
Seroit ce pas pour la Victoire oſter
Aux bons Troiens, & pour la tranſporter
À tes Gregeois, avec intention
De voir bien toſt Troie à deſtruction ?
Il vauldroit mieulx (& ii tu me veulx croire
Nous le ſerons) differer la Victoire
Pour ce jourdhuy, & les faire ceſſer :
Une aultre fois pourront recommencer,
Continuans Batailles & Combatz,
Iuſques à tant que voye miſe à bas
Ceſte Ciré : puis qu’il vous plaiſt ainſi
À tous vous Dieux, ſans les prendre a mercy.
    Ie le veulx bien reſpondit la Déeſſe,
Soit ainſi faict : Auſſy la cauſe expreſſe
Qui m’amenée, eſtoit pour adviſer
Comme on pourrait les deux Camps diuiſer
Trouve moyen doncques, ſans plus debatre,
Que pour ce jour demeurent ſans combatre.
    On ne pourrait mieulx l’affaire dreſſer
(Dict Apollo) que de faire avancer
Le preux Hector, provoquant les plus fortz
Des Ennemyz ſ’eſprouver Corps à corps.