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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/24

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Voire & qui eſt de tout l’oſt obey,
Se trouvera par mon dire esbahy.
Et bien ſouvent, l’homme d’authorité
Se cognoiſſant d’ung petit irrité,
Bien que par temps il cache ſa triſteſſe,
Ce neantmoins l’ire jamais ne ceſſe,
Juſques à tant, qu’il ſe trouve vengé
De ce petit qui l’aura oultragé.
Aſſeure moy donc, ſi me deffendras
Pour l’advenir. Dy ce que tu vouldras :
(Dict Achillés) Car par le Dieu puiſſant,
Duquel tu es les ſecretz cognoiſſant,
Jamais aulcun des Grecs, en ma preſence,
Ne te ſera injure ou violence :
Non, quand ſeroit le grant Agamemnon,
Qui de tous eſt le plus grand par renom.
    Adonc Calchas, de parole aſſeurée,
Dict devant tous : Ceſte peſte endurée,
Qui ſur les Grecs ſi tres fort continue,
Certainement n’eſt pas au camp venue,
Pour n’avoir faict ſacrifice certain
Au clair Phœbus, en ce pays loingtain.
Tout ce malheur, ſeurement eſt yſſu,
Pour ce qu’on n’a reveremment receu
Le vieil Chryſes : duquel on debuoit prendre
Les beaulx preſens, & ſa fille luy rendre.
Et croy pour vray, que point ne ceſſera,
Juſques à tant qu’on recompenſera
L’erreur commis : menant en ſes manoirs
Diligemment la pucelle aux yeux noirs,
Sans rancon prendre : & lors le ſacrifice
Qu’on dreſſera, pourra rendre propice,