Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/284

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Par Achillés.Neammoins avec elles
Ie luy rendray la Fleur des Damoiſelles,
Sa Briſeis : ſi Pure & peu Souillée,
Comme le jour qu’elle me fut baillée,
En luy juant mon Sceptre & Royaulté,
Que ie n’ay eu aulcune Privaulté
Avecques elle : Oncques ne ſ’eſt Couchée
Dedans mon Lict, onc ne l’ay approchée
Pour y toucher : comme les Hommes peuvent,
Quand ſeul à ſeul avec Femmes ſe treuvent.
Voyla le Don & le Riche Preſent,
Qu’il recevra de moy, pour le preſent.
Et ſi les Dieux favoriſent l’Empriſe
La commencée, & que Troie ſoit priſe :
Ie me conſens, que ſur le Sac il charge
D’Or & d’Arain, une Nef grande & large.
Et qu’il choyſiſſe entre les Citoyenes,
Iuſques à Vingt des plus belles Troienes
Hors miſe Heleine. Apres eſtant venu
En mon Pays, de moy ſera tenu
Comme Oreſtés mon Enfant tres aymé.
Et ſ’il luy plaiſt à Mariage entendre,
Ie le prendray voluntiers pour mon Gendre,
En luy donnant à choyſir de mes Filles,
I’en nourrys trois pudiques & Gentilles,
Chryſotemis la Blonde, & la Prudente
Laodicé, avec la Diligente
Iphianaſia. Or qu’il en prenne l’une,
Sans aſſigner pour le Dot, choſe aulcune.
Car de ma Part ſi bien Douer l’eſpere,
Qu’on n’aura point encores veu qu’ung Pere