Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/299

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    Tu m’as touché encores ce me ſemble
Ung aultre poinct, c’eſt de nous joindre enſemble,
En eſpouſant quelcune de ſes Filles,
Qu’il dict avoir Pudiques & Gentilles.
Certainement quand ſa Fille ſeroit.
Comme il la vente, & quelle paſſeroit
Venus Dorée, en parfaicte Beaulté,
En diligence, Honeur, & Chaſteté
Dame Pallaſ : Point ne fault qu’il eſpere
De ſe nommer à jamais mon Beau pere.
Cherche ſ’il veult en Grece aultre perſone
De ſon Calybre, & ſa Fille luy donne.
Car de ma part, ſi les Dieux me permettent
D’aller chez moy, ainſi qu’il me promettent,
Par le vouloir de Peleus j’auray
Femme pour moy, que lors j’Eſpouſeray.
En Achaie & Phthie eſt grand foiſon
De Riches Roys : aians en leur Maiſon
Mainte Pucelle, & qui prendront plaiſir,
Que l’en puiſſe une à mon ſouhait choiſir.
Ce que veulx faire, eſtimant mieulx de vivre
En paix ainſi, & ma Volupté fuyure,
Qu’à l’advenir à mon treſgrand Dommage
Mourir en Guerre, en la fleur de mon eage.
Tous les grands Biens, les joyaulx, la Richeſſe
Qui fut à Troie, avant qu’on vint de Grece
Pour l’aſſieger Tout le Meuble ſacré
Qui eſt au temple à Phœbus Conſacré,
N’eſt ſuffiſant à reparer ma Vie,
Si hors du Corps m’eſt une fois Ravie.
Beufz, & Moutons, Trepiers, Choſes ſemblables
Et grandz Courſiers ſont touſjours recouvrables.