Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/324

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    Ainſi parla. Surquoy le Roy Neſtor,
Luy reipondit : Penſes tu bien qu’Hector,
De Iuppiter ſoit tant favoriſé,
Qu’il mette a fin ce qu’il a deviſé ?
Nenny Nenny, ie penſe quant à moy,
Qu’il eſt luy meſme en grand peine & eſmoy
Pour Achillés, & doubte qu’il l’appaiſe
Aveques toy, laiſſant l’Ire maulvaiſe.
Au demeurant ie m’appareilleray,
Pour te ſuyvir & ſi eſveilleray,
Aveques toy, Vlyſſés le ſubtil
Diomedés le fort, Megés gentil,
Et le ſecond Ajax dict Oilée,
Dont la proueſſe eſt en Grece extollée
Or pleuſt aux Dieux que quelcun ſ’en allaſt
Devers le grand Ajax, & l’appellaſt.
Idomenée & luy ont leurs grans Tentes,
Aſſez de nous loingtaines & diſtantes.
Que n’eſt venu Menelau icy ?
À il ſi peu de cure & de Soucy ?
Luy qui devroit veiller inceſſamment
Au prés des grands les priant humblement,
Peult il dormir & te laiſſer le Soing
De ceſte Guerre en ſi tres grand Beſoing ?
Certainement quelque benivolenee,
Que j’aye a luy, & quelque reverence,
Que l’on luy doibve, il fault que ie le pouſſe
De motz piquantz & à luy me courrouſſe :
Tu ne ſcaurois m’en garder : Nonobſtant
Que tu luy ſois grand Amytie portant.
    Agamemnon derechef reſpondit,
Digne Viellard, Aultreſfois t’ay ie dict,