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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/325

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Et ſupplié de le vouloir tencer.
Quand ne vouloit au travail ſ’avancer.
Non que Pareſſe, ou trop grande ignorance,
L’en ayt gardé : mais la ferme aſſeurance,
Qui a de moy regardant à mes faictz,
Et me laiſſant tout ſeul porter le faix.
Quant a preſent, point ne fault qu’on l’accuſe
Comme il me ſemble, ains eſt digne d’excuſe.
Il a eſté le premier eſveillé,
Puis eſt venu vers moy appareillé,
De m’obeyr. Si l’ay ſoubdain tranſmys
Devers Ajax, & aultres noz amys.
Allons nous en, ie ſuis ſeur qu’ilz viendront,
Devant le Fort au Guet, & ſ’y tiendront.
Menelaus leur aura faict entendre,
De ne faillir & venir, & d’attendre.
    Lors dict Neſtor, ſi ton Frere germain
Se montre ainſi diligent & humain,
Comme tu dis, & qu’il prie ou commande,
Modeſtement, toute la Greque bande
Le ſervira, & luy ſeront honeur,
Autant qu’a toy qui es leur Gouverneur.
    Diſant ces motz, il laiſſe promptement
Son Lict mollet, & prend ſon veſtement
Beau& Royal ſoubz ſes piedz à lié
Les beaulx Souliers de Cuyr tres delié
Apres veſtit une Robe vermeille,
De fine Laine, & tres riche à merveille :
Car elle eſtoit bien fort elabourée,
Et ſ’attachoit dune Boucle dorée.
Eſtant veſtu, il prend ſa Lance forte,
En ſa main Dextre, & ſoubdain ſe tranſporte