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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/326

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Au Pavillon d’Vlyſſés, ſi l’excite
Criant tout hault, & de lever l’incite.
Lequel oyant la Voix du Viel bon Homme,
Tout en ſurſault habandonne ſon Somme,
Et ſort dehors, en leur diſant. Pourquoy
Vaguez vous ſeulz ainſi en ce Temps Coy
Et tenebreux ? Quel danger, quel deſfault
Eſt advenu, & qu’eſt ce qui vous fault ?
    Ô Prudent Filz de Laertés, ne ſoys
Eſmerveillé, ſi tu nous appercoys,
(Dict lors Neſtor) car la Neceſſité
Nous a menez a ceſte extrémité.
Vien aprés nous, afin d’aller trouver
Ung aultre Roy, & le faire lever,
Pour conſulter ſur la Forme & Conduire
De Batailler, ou de prendre la Fuytte.
    Quand Vlyſſés eut Neſtor entendu,
Soubdainement ſon Eſcu a pendu
Sur ſon Eſpaule, & puis les a ſuivyz.
Si ont trouvé la Tente viz à viz
Du fort Gregeois Diomedés, qui lors
(Armé du tout) ſ’eſtoit couché dehors,
Ayant ſoubz ſoy une grand Peau de Beuf,
Et ſoubz la Teſte ung beau Tapis tout neuf.
Ses Compaignons, ſes Souldards & Genſdarmes
Dormoyent aupres, ayans pendu leurs Armes
Tout à l’entour, leurs Lances & Bouclers
Qui reluyſoient, comme ſont les Eſclers.
    Le Viel Neſtor menant Bruyt : ſ’approcha
Du noble Grec, & le Corps luy toucha
De ſon Talon, & en le reprenant
Luy diſt ainſi. Quoy ? dors tu maintenant,