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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/85

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    Or ſi tu veulx, pour finir ce débat
Preſentement, que j’attende au Combat
Menelaus, fais aſſigner le lieu,
Et que nous deux ſoyons mis au mylieu :
Tous les Troiens & les Gregeois, eſtans
Aſſis au tour, pour nous voir combatans.
Soit au vainqueur en guerdon de ſa peine,
Incontinent rendue dame Heleine
Pour en jouyr, & de toute la proye.
Que les Troiens ſe retirent à Troie,
Et les Gregeois en leur pays de Grece :
Iurans tenir convenance & promette.
    Hector voyant Paris appareillé
Pour batailler, fut tout eſmerveillé
Et reſjouy : Lors tenant une Lance
Par le mylieu, devant les ſiens ſ’avance,
Leur defendant de plus oultre paſſer :
Ce qui fut faict. Mais les Grecs ſans ceſſer,
En approchant, à coupz perduz jectoient
Pierres & traictz, & Troiens moleſloient :
Iuſques à tant qu’Agamemnon ſortit
Hors de la Troupe, & ſes gens advertit
De ſ’arreſter : criant à haulte voix :
Ceſſez, ceſſez de plus tirer Gregeois,
Contenez vous jeunes Souldardz inſignes,
Ie voy Hector, qui nous faict quelques ſigneſ :
Comme voulant avecques nous parler.
    Soubdainement on ne veit plus voler
Les coups de Fleſche : & fut le Camp paiſible
En vug moment, autant qu’il eſt poſſible.
Sur quoy Hector, voyant ſi grand ſilence
Entre deux oſtz, ainſi parler commence.