Aller au contenu

Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


    Oyez de moy peuple Grec & Troien,
Preſentement l’ouverture & moyen,
Que vous propoſe Alexandre mon frere :
Luy qui eſt ſeul motif de ceſt affaire.
Pour donner fin aux cruelles alarmes,
Il eſt d’advis, qu’on mecte ius les armes)
Et que par luy, & par Menelaus,
Soit debatu, à beaux fers eſmoluz,
Lequel des deux a plus juſte querele.
Au vainqueur ſoit Heleine la tres belle
Soubdain rendue, avec tout le Butin :
Et que ſur l’heure, ou lendemain matin,
Chaſcun ſ’en voyſe, ayant faict, aſſeurance
Par grand Serment, garder la Convenance.
    À peine avoit achevé ce propos
Le preux Hector, que le Fort & Diſpos
Menelaus, ſe vint la preſenter,
Diſant ainſi Or vueillez eſcouter
Grecs & Troiens, ce que dira ma bouche,
Repreſentant la douleur qui me touche
Dedans l’eſprit : je veulx & fuis d’accord
Pour mectre à bout ce dangereux Diſcord,
(Conſiderant les grandz calamitez,
Et les travaulx par les Camps ſupportez
Pour l’adultere, & la juſte douleur
Qui m’a induit à venger ce malheur)
Que tout ce peuple à preſent ſe repoſe,
Et que Paris encontre moy ſ’expoſe,
Afin qu’on voye à qui la Deſtinée
Aura la vie, ou la mort aſſignée.
Au demourant, afin qu’on accompliſſe
Le tout à poinct, meſmes le Sacrifice