Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/87

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Qu’on doit aux Dieux en affaire ſemblable,
Qui veult le pacte eſtre ferme & vallable.
Il eſt beſoing à vous Troiens pourveoir
De d’eux Aigneaulx l’ung blanc & l’aultre noir,
Maſle & femelle : fault le maſle blanc,
Le ſecond noir, pour reſpandre leur ſang
Au clair Souleil, & à la Terre digne,
De tous humains mere antique & benigne.
Le tiers Aigneau, que ſerons apporter,
Offert ſera au grand Roy Iuppiter.
Ie veulx auſſy pour ſeureté plus grande,
Que tout ſoubdain au vieil Priam l’on mande
De ſ’en venir, Afin qu’il fortifie
La Convenance, & le tout ratifie :
Car ſes Enfans (comme bien ſcait la Grece)
Sont gens ſans foy, & Faulſeurs de promeſſe.
Touſjours l’eſprit des jeunes eſt legier,
Mais le vieillard ſe ſentant obliger
N’endurera, ſ’il advient qu’il le jure,
Qu’il y ſoit faict ; Trahyſon ou injure.
    De ceſt accord les Gregeois & Troiens
Tant Eſtrangiers Souldards, que Cytoiens
Surent joyeux, eſperans toſt l’yſſue
De cede Guerre, en miſere tyſſue.
Lors à renger leurs Chevaulx entendirent,
Des Chariotz puis apres deſcendirent
Gardans leur ordre, & poſerent en terre
Lances, Eſcuz, & tous Harnoys de guerre,
Laiſſant eſpace entre deux bien eſtroict :
Comme lieu propre,auquel l’on combatroit.
    Ce temps pendant, le preux Hector envoye
Deux Heraulx ſiens en la cite de Troie,