Aller au contenu

Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Et a celuy qui aura la victoire,
Seras donnée en guerdon de ſa gloire.
    Ceſte nouvelle à la Dame annoncée,
Soubdainement luy meit en la penſée,
Ung doulx deſir de ſon premier Mary,
De la Cité ou premier fut nourry,
Et ſes Parens, deſirant quelque jour
Avecques luy faire dernier ſejour.
    Si ſe leva debout, & ſe veſtit
De beaulx habitz, puis quant & quant ſortit
Hors ſon logis, jectant la larme tendre,
Quel l’on voyoit par ſes joues deſcendre.
Pas ne fut ſeule, avec elle amena
Pour compaignie, Aethra, & Clymena :
Et le beau pas ſe conduyct & tranſporte
Iuſques au lieu ou eſtoit la grand porte
Scea nommée, ou par le Boulevert
On povoit veoir tous les champs à couvert.
    Le Roy Priam, & avec luy bon nombre
De grandz Seigneurs, eſtoient illec à l’ombre
Sur les Creneaulx, Tymœtés, & Panthtus,
Lampus, Clytus, excellentz en vertus,
Hicetaon renommé en bataille,
Ucalegon jadis de forte taille,
Et Antenor aux armes nom pareil,
Mais pour alors ne ſervantz qu’en conſeil.
La, ces Vieillardz aſſis de peur du haſle,
Cauſoyent enſemble, ainſi que la Cigalle
Ou deux ou trois, entre les vertes fueilles,
En temps d’Eſte, gazoillent à merveilles.
Leſquelz voyans la divine Gregeoiſe,
Diſoient entre eulx, que ſi la grande noiſe