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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/95

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    Pendant cecy, les deux heraulx avoient
La preparé les choſes qui ſervoient,
Deux bons Aigneaulx, choſiz en ung troupeau,
Et d’une Chievre une bien grande peau,
Pleine de vin, liqueur recommandée.
Encor portoit le Hérault dict Idée,
Ung grand Baſſin, & deux Coupes exquiſes,
Faites d’or fin, au myſtere requiſes.
    Ainſy chargez, au Roy Priam recitent
Leur Ambaſſade, & de venir l’incitent,
En luy diſant. Roy ſur tous honore,
Nous craignons fort d’avoir trop demouré :
Les principaulx de tes ſubjectz t’attendent
Dehors au camp, & les Grecs qui prétendent
À ce jourdhuy faire une convenance,
Dont on aura à jamais ſouvenance.
Ton filz Paris, pour mieulx ſon droict debatre,
Veult corps à corps Menelaus combatre :
Et le vainqueur, doibt avoir en guerdon
La belle Heleine, avec maint aultre don.
Par ce moyen tous debatz finiront :
Car les Gregeois en Grece ſ’en iront,
Et les Troiens pour la guerre endurée,
Auront la paix, qu’ilz ont tant deſirée.
Or rien ſans toy ne ſe pourroit conclure :
Car il convient, que ta Majeſté jure,
(Ce diſent ilz) pour ferme ſeureté
De ce cornbat, entre eulx deux arreſté.
    Le bon vieillard fut de crainte ſurpris,
Bien cognoiſſant, que c’eſtoit entrepris
Trop follement : touteſfois il demande
Son chariot : Et quant & quant commande