Aller au contenu

Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Ses Chevaulx joindre, & que tout fut en poinct
Ce qui fut faiſt. Adonc n’arreſte point,
Avec ques luy prend Antenor le vieulx,
Sortent aux champs, frapent à qui mieulx mieulx,
Si qu’en brief temps droict au Camp arriverent :
Et au mylieu des troupes ſe trouverent.
    Eulx deſcenduz ſe meirent en avant
Agamemnon, & l’aultre Grec ſcavant :
Les troys Heraulx auſſi ſe feirent voir
Ornez d’habitz requis à leur devoir :
Et ſans delay, voyant la compaignie,
Fut procédé à la Cerimonie.
En premier lieu de bon vin on verſa
Dans les hanapz : Apres on ſ’adreſſa
Vers les plus grandz : Auſquelz pour approuver
La Convenance, on feit les mains laver.
Puis le grand Grec tira de ſon coſté
Certain couſteau, par luy toujours porté :
Avec lequel du front des Aigneaux coupe
Beaucoup de poil, qu’il feit emmy la troupe
Par les Heraulx aux Princes deſpartir,
Qui ne pourraient apres ſe repentir.
    Le poil receu, les mains ainſi lavées,
Agamemnon les ſiennes eſlevées,
Prioit les Dieux, diſant. Ô Iuppiter,
Dieu tres puiſſant, qui daignes habiter,
Et preſider ſur Ida la montaigne.
Ô clair Souleil, qui voys ceſte campaigne,
Et entens tout : Ô Terre, Ô vous Rivieres
Ie vous ſupply entendez mes prieres,
Et vous auſſi puiſſans Dieux Infernaulx,
Qui puniſſez ſi aigrement les maulx