Page:Honnorat - Dictionnaire provençal-français, Projet, 1846.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 27 —


» le milieu de la carrière. Dans l’étude des langues mortes, la connaissance des racines peut seule remplacer l’usage, qui n’est qu’une » répétition continuelle des mêmes mots appliqués de plusieurs manières. Non seulement elle fait connaître la signification et la valeur » des mots, mais elle les grave dans la mémoire par la liaison qui se trouve enlre les racines et les dérivés.» Ferri-de-St. Constant.

« Par là, non seulement on réduit les mois d’une langue au plus » petit nombre possible, et l’on aperçoit promptemenl les liens qui g les unissent, el les rapports de dépendance qui exislent enlre chx ; » mais on assisle, pour ainsi dire, à leur naissance ; on voit clairement ce qu’ils ont signifié à leur origine, on les suit dans leurs déd reloppements el dans les acceptions figurées eu analogiques qu’ils » ont acquises ; on se met en élat de saisir le sens et l’esprit des auleurs, d’apprécier enfin la délicatesse, l’énergie el la richesse d’une ii langue. Aussi les Grammairiens el une foule de savants qui ont » trailé des langues, reconnaissent-ils unanimement que, pour en » acquérir la parfaite intelligence, le moyen le plus utile el le plus » sur, c’esl la connaissance des mois radicaux.» Bondil.

Tous ceux qui ont quelques notions de la langue grecque savent apprécier les avantages qu’elle offre pour l’intelligence des mots composés, dont on peut entendre la signification par la seule élude des racines : hé bien ! cet avanlage que chacun reconnait dans le grec, existe aussi dans notre langue, comme dans presque toutes les autres. Prenons pour exemple un mot trop connu aujourd’hui, révolution : l’académie le définit, au positif ; Le retour d’une planète, d’un astre, au me’me point d’où il était parti, et au figuré. Changements brusques et violents qui ont lieu dans le gouvernement des états : mais si l’on oublie ces explications tout est oublié, tandis que si l’on cherche la définition du mot, dans le mot même, chaque fois que l’un frappera l’oreille, l’autre se présentera à l’esprit.

Le mot révolution, est composé de ré-volu-tion ; par conséquent de ré itératif, de volu, dérivé du latin volvere, tourner, rouler, dont le radical est voir ; le v consonne n’ayant été distingué de l’u voyelle que dans les temps modernes, volv est le même que volu ; et enfin de lioH, terminaison souvent employée pour indiquer l’action : d’où l’on voit que révolution signifie littéralement cl sans le secours d’une définition ; tfon, l’action i mer, re, de nouveau, de chan-