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Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/21

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Ce disant, Blanche se jeta de nouveau sur son siège de verdure ; elle se remit avidement à sa lecture, pendant que la pauvre vieille poussait un profond soupir, et s’en retournait, chancelant dans sa marche. Ce long soupir, triste en quelque façon, hanta l’oreille de Blanche et l’empêcha de continuer à prendre autant d’intérêt à son livre ; mais, la conscience frappée, elle essayait de lire davantage et d’oublier l’importune vieille.

Il était, cependant, dans sa destinée d’être dérangée ce jour-là, car, point longtemps après, une vive lumière tomba en travers de son livre ; et, levant les yeux pour voir d’où cela venait, l’enfant surprit une belle fée habillée en un vêtement d’or et de joyaux, dont le brillant éclat semblait l’envelopper comme d’un flamboiement de lumière.

S’apercevant que la Princesse n’avait pas le courage de lui adresser la parole, la Fée parla : « Vous êtes bien solitaire, mignonne dame, en ce bois épais. J’ai, en passant là, observé que vous étiez seule, et, n’ayant, quant à moi, aucun goût pour la solitude, j’ai pensé que vous aussi vous aimeriez à être en ma compagnie. Je sais trouver mon chemin pour sortir du bois, mais préfère aller en société. Voulez-vous venir ? » La Princesse sauta debout, dans son