Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/22

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gai empressement à obliger la Fée, fermant aussitôt son livre ; elle était ravie de faire la connaissance d’une si étincelante personne, tout en répondant avec des rires : « Règle générale, j’adore la solitude et ne permets à personne de me déranger dans mon vallon ; mais aujourd’hui vous êtes ma seconde visite, et celle-là si charmante que je ne puis vous refuser. » La Fée sourit, secouant la tête et disant : « Ah ! petite Princesse, vous savez tenir de jolis discours quand cela vous plaît. » Puis elle tendit la main à Blanche et toutes deux ensemble cheminèrent pendant quelque temps en silence, la Princesse étonnée et se demandant pourquoi cette vive Fée qui avait imploré sa compagnie semblait préférer ses propres pensées à la conversation.

La Fée devina ce qui lui traversa l’esprit, et dit par façon de réponse : « Vous vous étonnez de la cause qui me fait grave et silencieuse, alors que vous êtes assez bonne pour me tenir compagnie, et je vous la dirai. J’étais dans le bois quand vous refusâtes à la pauvre aveugle le secours de vos beaux yeux brillants, et, peinée de voir combien étaient négligées les qualités de votre cœur, je résolus, en dépit de la Fée Égoïste, d’employer mon influence à vous rendre aussi bonne que belle. Mais, pour arriver à ce résultat, il vous