Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/25

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perspective, et sentit que ses habitudes auraient à subir un changement total. Cela, dans son état présent d’esprit, ne lui semblait rien moins que désirable. Encore n’interrompit-elle point, comme la Fée continuait : « Si à quelque heure vous vous sentez le cœur faiblir, appelez la Fée Bonté, Reine de toutes les Fées, et je vous enverrai soutien et réconfort. Sitôt que vous aurez dit un adieu éternel à la Fée Égoïste, je vous récompenserai en vous emmenant en visite au Pays des Fées, royaume si enchanteur, que vous demeurerez par la suite toujours bonne et noble, afin d’y retourner. »

Cependant elles avaient atteint la porte du bois donnant sur la route, et Amanda vit, avec des yeux quelque peu obscurcis par les larmes, le char de la Fée, qui attendait. Huit cygnes magnifiques, le soutenant, battaient des ailes, comme dans un joyeux salut à leur Reine.

La Fée Bonté, en montant dans le char, tendit sa main à la Princesse et dit : « Au revoir, Blanche, considérez-moi comme une amie vraie, qui vous aidera dans le besoin, quoique vous puissiez ne point aimer le conseil que je vous donne maintenant : ne refusez plus jamais d’aider personne à sortir du bois ! » Alors, lui envoyant de la tête un bienveillant