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Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/56

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nement parfait, mais Liberté se refuse à cette association. Liberté compte beaucoup d’adorateurs, particulièrement chez les Géants, troupe turbulente et forte d’hommes tout aises de créer des troubles pour en profiter : furieux de mon succès à réformer les lois après mon avènement au trône, ils conspirèrent pour me dresser un guet-apens et me tuer. Oh ! combien différents les tributaires de Justice !… Aussi longtemps qu’ils l’ont pour protectrice, ils ne soupirent point après Liberté, car ils savent que, dans une contrée juste, le peuple est libre de faire tout ce qui se doit. Eh bien, ces Géants rebelles se sont enfuis vers vos rivages amis ; ils y ont pris conseil des réfugiés de toutes nations qui se rassemblent à Grandum, et, apprenant que je menais une chasse à courre sur la frontière de mon royaume, se sont mis en embuscade ; moi, cependant, je chevauchais, dans l’ardeur de mon jeu, avec une grande avance sur ma suite, les montures de mes gens n’ayant pas le sang de la mienne, qui est un don des Fées. — Le splendide cheval ! » s’exclama le jeune Roi avec enthousiasme ; « son nom est Magique ; et son pas, digne de ce nom ! » Puis il continua : « J’avais (je l’ai dit) une belle avance sur mon escorte, quand je me vis subitement entouré d’un grand nombre de Géants, qui me coururent