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épodes.

coupe, de la serpe, les rameaux inutiles et il en greffe de plus heureux ; il enferme en des amphores neuves le miel exprimé, ou il tond les faibles brebis ; ou, quand l’automne élève dans les champs sa tête ornée de doux fruits, combien il se réjouit de cueillir les poires greffées et la grappe pourprée qui te sont offertes, Priapus, et à toi, Père Silvanus, gardien des limites ! Il lui plaît de se coucher tantôt sous une antique yeuse, tantôt sur l’herbe vivace, tandis que les eaux coulent entre de hautes rives, que les oiseaux se plaignent dans les forêts et que les sources font bruire leurs ondes indécises, ce qui invite aux légers sommeils. Mais, quand la saison hivernale de Jupiter tonnant ramène les pluies et les neiges, il pousse ici et là les farouches sangliers, à l’aide de nombreux chiens,