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livre ii, épitre ii.

rai-je ? Que ne donnerai-je pas ? Ce que tu refuses, un autre l’exige, et ce que tu désires est acide et odieux aux deux autres.

En outre, penses-tu que je puisse composer des poëmes à Roma, au milieu de tant d’inquiétudes et de fatigues ? Celui-là me prend pour caution, j’écoute les écrits de celui-ci, laissant toute autre affaire. L’un couche au mont Quirinal, l’autre à l’extrémité de l’Aventinus, et il faut les visiter tous deux. Tu vois que les distances sont honnêtes. Mais les rues sont libres et rien n’empêche de méditer en marchant. Un entrepreneur pressé se hâte avec ses mulets et ses ouvriers ; une grande machine ébranle une pierre ou une poutre ; des convois funéraires se heurtent contre de lourds chariots ; ici fuit un chien enragé, là se rue une truie fangeuse. Va maintenant, et médite des vers sonores.

Tout le chœur des écrivains aime les bois et