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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/162

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Soit qu’il célèbre ou les dieux, ou ces princes,
Leurs rejetons, qui du centaure affreux,
De la Chimère, aux gigantesques feux,
          Purgeaient villes, provinces ;

Soit qu’il redise athlètes et chevaux
Rentrant vainqueurs des carrières d’Élide
Pour leur renom monument plus solide
          Que cent bronzes rivaux ;

Soit qu’il regrette un héros à sa belle
Ravi trop tôt, et l’arrache d’un pleur,
En exaltant son cœur d’or, sa valeur,
          À la Parque rebelle.

Aux champs de l’air quand le cygne thébain
Prend son essor, Antoine, il y domine
Royalement. Mais ainsi que du thym
          L’abeille de Matine

Cueille, en peinant, les sucs délicieux
Moi, près des eaux, dans l’ombreuse retraite
Du frais Tibur, je forge, humble poète,
          Des vers laborieux.

C’est à ton luth d’une meilleure école
De saluer, sous ses justes lauriers,
César venant pousser au Capitole
          Les Sicambres altiers ;