César, des Dieux et du Sort à la terre
Le plus beau don, le plus parfait encor,
Comme leurs mains, revît-on l’âge d’or,
Ne pourraient en refaire.
Chante, au retour longuement imploré
Du brave Auguste, et l’ivresse romaine,
Et nos grands jeux, enfin de toute haine
Le Forum délivré.
Moi-même alors, si ma voix en est digne,
A tes côtés heureux d’être entendu :
« Ô jour charmant ! dirai-je, ô jour insigne !
César nous est rendu. »
Mais il s’avance, on clame : « Io victoire ! »
Nous, de clamer cent fois : « Victoire Io ! »
Puis aux dieux bons d’offrir, pieux duo,
Un encens méritoire.
Tu leur dois bien dix génisses, dix bœufs :
Pour moi, le sang d’un veau, loin de sa mère
Broutant déjà la verdure éphémère,
Acquittera mes vœux.
Son jeune front imite de la lune
Le fin croissant, à sa troisième nuit :
Étoile blanche au beau milieu reluit ;
Toute la robe est brune.
Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/163
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