III
À MELPOMÈNE
Celui qu’au berceau, Melpomène,
Tu distinguas d’un sourire flatteur,
Ne sera point un grand lutteur
Aux jeux du l’Isthme ; en la lice achéenne,
D’ardents coursiers n’entraîneront
Son char vanté ; ni quelque heureuse guerre,
Où l’orgueil des rois vienne à terre
Ne lui fera gravir, laurier au front,
Le Capitole magnifique.
Mais de Tibur les limpides ruisseaux
Et des bois les épais rameaux
Rendront fameux ses vers d’ordre éolique.
Rome, la reine des cités,
Parmi les chœurs des chantres pleins de grâce
Daigne m’admettre, et sur ma trace
Les envieux semblent moins excités.
Ô Piéride, vierge insigne,
Dont le luth d’or jette de tendres sons,
Toi qui pourrais à des poissons,
Si tu voulais, donner la voix du cygne,