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À DELI.


Qu’il faut porter constamment l’infortune
& ne s’orgueillir
de la fortune.


ODE III.




POrte, Dely, pareil le cueur,
À l’infortune, & au bon heur :
Le bon heur trop ne t’esiouisse,
Reçois les dards egalement,
Du sort, comme vn contentement,
De leur fierté ne t’esbahisse.

Soit que la trame de tes iours,
En angoisse sine son cours,
Ou soit qu’à l’esmail d’vne prée,
Apres la couppe au tainct vermeil,
Tu t’enyures d’vn doux sommeil.
Où l’onde courant se recrée.
 
Ou dessouz l’ombrage plus fier,
D’vn Pin haussé, ou d’vn puplier,
Tu t’en-dors souz la verte branche,
Où doux-bruyant le ruisseau fuit,
Et grondant sa dance poursuit,
Et sur le camp des fleurs s’epanche.