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Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/113

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Auec qui iadis mille fois
Aux villes, aux champs, & aux bois
I’ay verse l’argentine coupe,
Oignant mon chef d’vne liqueur,
Qui sur tous me rendoit vainqueur
Parmi la piaphante troupe.

Ie veis auec toy la fureur,
Qui faisoit panteler mon cœur
De crainte, & mettre bas les armes :
Quand les plus braues d’entre tous
Se mourant (las) chargez de coups,
Couuroyent la terre de leurs larmes.

Lors Mercur’, ce grand demi-Dieu,
Prompt, me retira de ce lieu,
Dans la nuict d’vn espais nuage :
Et l’onde retrainant son cours,
T’enuelopant tout au rebours,
Te ramena dans ce carnage.

Des Dieux il faut ramenteuoir
Ce don, & te mettre en deuoir,
De leur dresser maint sacrifice,
N’espargnant point à ton seiour,
Les vaisseaux qui sont nuit & iour,
Seul dediez à ton seruice.