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Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/115

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Tu cherches nonobstant, chetiue,
D’amour vne troupe abortiue,
De toy indigne de iouyr.

Fay donc là bas, ta voix descendre,
Des corps errer dessus la cendre.
Pour vendre son charmeur effort.
Va t’en de cil piper l’oreille
De l’Orc qui souz l’õbre sommeiile
Où les Dieux exempts de la mort.

De nos cœurs Venus domteresse,
Se rit & mocque ta finesse,
Et le camp des Nymphes épars,
Le Dieu de l’amoureuse mèche,
Pour faire vne nouuelle brèche,
Va tousiours eguisant ses dars.

La Ieunesse au poil qui redore
Son menton, tes beautez adore,
Non encor’instruite en tes mœurs.
Le viellard se iette au cordage
D’Amour, pour viure en ton seruage
Et souz le ioug de tes rigueurs.

La mere au clair rayon soupire,
De tes yeux où l’amour se mire.
Les vieux redoutent ton courroux,
La Dame n’aguiere pucelle
Paslit, que ta flamme iumelle
Ne luy rauisse son espoux.