Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/130

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Celuy peut viure au monde heureusement,
Qui cõtent est de son bien seulemẽt,
Il ne sera surprins d’aucune crainte
Ayant au cœur d’amour la flamme estainte.

Que pouuons nous viuans si peu de iours
Brasser de grand par nous menteurs discours,
Qu’est-ce qu’on va fouler vn autre monde
Pour quoy à ton l’ame si vagabonde ?

Dans l’auiron qui dessouz les mouceaux
De lor, gemit, sour cẽt mille trauaux :
Plus viste on và qu’vn Cerf : on court, on vole
Prompt comme vn vent, pour garder c’est Idole.

Lesprit qui ha present deuant ses yeux
Vn bien, ne doit au futur chercher mieux
Tout en riant, portant ses auentures
Rien n’est heureux, entre les creatures

Achil’ la mort ialouse de ses ans,
Au fil a mis de ses cruels tranchans :