Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/62

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Si de quelque puissant cordage
À ce danger il n’a secours
Des monts esleuez par l’orage
Sera conduit par cent destours
On ne peut des ia plus ramer
Parmy le courroux de la mer.

Le drapeau enflé qui l’air coupe
Est ia tout rompu de trauail,
Et les Dieux, gardes de la poupe :
Abandonnent le gouuernail :
Le pin encor’ à son besoin
Ne peut aprocher le bord loin.

Le Nautonier, blesme de crainte
Des flotz, presque ia deuoré,
Ne s’ asseure à l’image peinte
Dont son tableau est decoré :
Là soit donc logé ton souhait
N’estre de tels vents le joüet.

Quãd ie pouuois, heureux, ensuiure
Ma liberté, mille tourmens
Me venoient saisir : Ores viure
Il faut en mille pensemens,
Poursuiuy d’vn mordant desir
De te revoir à ton plaisir.