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Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/68

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Des belliers les puantes troupes
Que le berger de mille coups
Chasse sur les plus hautes croupes
Des monts, ne redoutent les loups
Comme le Dieu, du cois boucage
Pipant lair d’vn gracieux son,
Le rocher le vallon sauuage
Contraint respondre à sa chanson.

Les dieux benings & debonnaires
Prenant à gré ma pieté
Parmy ses lieux tant solitaires
Me garderont, de leur fierté.
I’ay la Muse qui tient suiette
Mon ame en ses douces rigueurs,
Prodigue ainsin que Cerez gette
Au temps doré mille faueurs.

Souz le reply de ses Cauernes
Où ie loge par ces deserts,
Ah ! si par moy tu te gouuernes
Vien-ten habiter ses rochers,
Tu ne sentiras point les flammes
De l’astre flamme-vomissant,
Cy tu chanteras de deux Dames
Le cueur en amour gemissant.

Au vert tapis de quelque herbete
Tu endormiras tes desirs,
Puis boiras d’vne longue traitte
Au vin succré mille plaisirs.
Là Bacchus, le Dieu Thionee,
Ne voudra mesler en ses jeux